Still Standing — Action 16 janvier 2021 – | 17h30 La Monnaie-De Munt | Bruxelles

16/01/2021
17H30
La Monnaie-De Munt | Bruxelles

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Still Stan­ding — Action 16 jan­vier 2021 |
Still Stan­ding #2
Same­di 16 jan­vier | 17h30
La Mon­naie-De Munt | Bruxelles

Il est 17h30 heures, place de la Mon­naie à Bruxelles. Un par­terre de spec­ta­trices et de spec­ta­teurs se forme devant un théâtre, fer­mé, grilla­gé, situé à deux pas d’une rue com­mer­çante emprun­tée quo­ti­dien­ne­ment par des dizaines de mil­liers de per­sonnes. Bien­tôt, des technicien.nes, auteur.es, inter­prètes, créa­trices et créa­teurs, étudiant.e.s en arts, vont se suc­cé­der pour des prises de paroles et autres numé­ros de cir­cons­tance. Le silence enva­hit la place. Le spec­tacle va bien­tôt com­men­cer. Le public se lève et applau­dit, chaleureusement.

Ce same­di 16 jan­vier, artistes, tra­vailleuses et tra­vailleurs de la culture, asso­cia­tions socio­cul­tu­relles, col­lec­tifs et fédé­ra­tions des arts et de la créa­tion, rap­pellent au monde poli­tique l’essence et l’importance de la culture.
Dif­fu­sée en live sur les réseaux et pro­je­tée sur les façades de cer­tains lieux cultu­rels, cette per­for­mance aux allures de caba­ret se clô­ture par une minute de silence, en sou­tien à ce champ d’activités pro­téi­forme et à ces mul­tiples dis­ci­plines actuel­le­ment mises sous cloche.

Le sec­teur cultu­rel, comme d’autres, subit de plein fouet les consé­quences de la crise sani­taire. Mais il subit, plus que d’autres, une inéga­li­té de trai­te­ment fla­grante dans la ges­tion de cette crise. L’accès à la culture est pour­tant un droit fon­da­men­tal qui, comme l’accès aux soins, à l’éducation ou à la jus­tice, ne peut être sacri­fié sur l’autel des chiffres. Bien plus que défendre le tra­vail de tout un sec­teur et son éco­no­mie, bien plus que se sou­cier de la sur­vie de métiers aujourd’hui mena­cés, défendre la culture c’est affir­mer une vision du monde. C’est pro­té­ger les droits cultu­rels du public et des citoyens. C’est consi­dé­rer que nous ne sommes pas que des êtres bio­lo­giques, que les liens sociaux et la créa­ti­vi­té sont néces­saires à la san­té men­tale. C’est sanc­tua­ri­ser un bien démo­cra­tique indis­pen­sable au fonc­tion­ne­ment de toute socié­té, a for­tio­ri en temps de crise et d’incertitudes. C’est rap­pe­ler que les orga­ni­sa­tions cultu­relles rem­plissent des mis­sions de ser­vice public, dont la conti­nui­té n’est plus assu­rée depuis 10 mois.

Nous réaf­fir­mons donc, à l’instar des actions Still Stan­ding en juin der­nier et de la carte blanche parue dans la presse le 22 décembre et por­tée par 650 orga­ni­sa­tions, qu’il n’est pas accep­table de trai­ter la culture comme une banale variable d’ajustement. La dis­tinc­tion entre “essen­tiel” et “non essen­tiel” est un sim­plisme éco­no­mique qui ren­force une socié­té à plu­sieurs vitesses. C’est un choix idéo­lo­gique qui doit ces­ser de gui­der les déci­sions poli­tiques au risque de créer des consé­quences néfastes et irréversibles.

D’un point de vue sani­taire, les lieux cultu­rels sont des endroits sûrs sou­mis à des pro­to­coles stricts, vali­dés par des viro­logues, dont aucune étude n’a démon­tré qu’ils seraient pro­pices à la pro­pa­ga­tion du virus… en tout cas pas plus que d’autres espaces de ras­sem­ble­ment qui, eux, sont en acti­vi­té. Or, si la soli­da­ri­té est l’un des maîtres-mots dans la ges­tion de cette crise, nous deman­dons qu’elle s’applique entre les dif­fé­rents sec­teurs, afin de répar­tir le poids des mesures sur l’ensemble de la socié­té. Et de per­mettre à tous de fonc­tion­ner, même en régime réduit et pour­quoi pas à tour de rôle.

Nous affir­mons que le gou­ver­ne­ment se trompe lour­de­ment sur le rôle et l’importance de la culture. Le silence et l’indifférence affi­chés par le monde poli­tique, le report sine die de toute pers­pec­tive, ne peuvent plus durer. Nous exi­geons dès aujourd’hui des réponses concrètes, concer­tées et créa­tives de la part de nos représentants.