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Analyse des membres du front

Le théâtre de La Monnaie est occupée – Appel à signer et à soutien

Publié le 5 avril 2021

Depuis plu­sieurs mois le monde cultu­rel se mobi­lise pour dénon­cer la ges­tion actuelle de la crise sani­taire qui pré­ca­rise ce sec­teur et toutes les acti­vi­tés por­teuses de lien social, en les consi­dé­rant comme des élé­ments non-essen­tiels au fonc­tion­ne­ment d’une société.

A tra­vers le mou­ve­ment Still Stan­ding For Culture, le sec­teur cultu­rel veut faire conver­ger tous les mou­ve­ments qui agissent pour que les ques­tions sociales, éco­lo­giques, cultu­relles, éco­no­miques et démo­cra­tiques soient remises au centre du débat démocratique.

A l’instar de ce qui se passe en France ( avec plus 60 occu­pa­tions de lieux cultu­rels), des col­lec­tifs d’étudiant.es et de travailleur.euses du sec­teur cultu­rel ont déci­dé d’in­ves­tir les théâtres pour en faire des lieux de débats, de conver­gences et de reven­di­ca­tions poli­tiques. Ce week-end, une nou­velle occu­pa­tion bilingue s’or­ga­nise au théâtre de la Mon­naie. L’ob­jec­tif est de cibler un bâti­ment fédé­ral afin de mettre en débat les déci­sions prises aujourd’­hui par le gouvernement.

Afin de ren­for­cer les conver­gences et les col­la­bo­ra­tions, ce col­lec­tif va orga­ni­ser des ras­sem­ble­ments tous les jours sur le par­vis de la Mon­naie en invi­tant les représentant.es d’autres orga­ni­sa­tions à prendre la parole pour défendre leurs revendications.

Ci-des­sous vous trou­ve­rez le texte de cette initiative

Faire Front invite tous ses membres à :

  1. Sou­te­nir l’initiative en signant le texte fon­da­teur en envoyant un mail direc­te­ment à : lamonnaieoccupee@protonmail.com
  2. Par­ti­ci­per aux prises de paroles lors des ras­sem­ble­ments qui auront lieu sur le par­vis de la Mon­naie. Si votre orga­ni­sa­tion est prête à par­ti­ci­per aux prises de paroles, vous pou­vez nous écrire : contact@fairefront.be

Les luttes continuent

Faire front

La Mon­naie est occu­pée : appel à soutien. 

Nous consi­dé­rons que le monde poli­tique fait pro­fon­dé­ment erreur à pro­pos des temps que nous vivons, qu’il passe à côté des véri­tables enjeux sou­le­vés par la pan­dé­mie de Covid-19. Nous ne vou­lons plus d’une ges­tion à la petite semaine d’une “crise” qui, en réa­li­té, est struc­tu­relle, sociale, éco­lo­gique, économique. 

A tra­vers ce texte, nous appe­lons la socié­té civile à nous sou­te­nir en signant ce texte et en envoyant votre signa­ture à l’a­dresse mail sui­vante : lamonnaieoccupee@protonmail.com

Nous sommes des étudiant·es et des travailleur·ses du champ cultu­rel, auquel nous avons fer­me­ment déci­dé de consa­crer nos vies. Nous sommes préoccupé·es par la dévas­ta­tion de notre sec­teur et de pans entiers de la société.

En occu­pant la Mon­naie, nous nous oppo­sons aux choix poli­tiques et idéo­lo­giques qui, plus encore que la pan­dé­mie elle-même, portent atteinte à la culture, au lien social, aux liber­tés fondamentales.

En occu­pant la Mon­naie, nous vou­lons mettre fin au régime d’ex­cep­tion dans lequel nous vivons depuis plus d’un an, aux inéga­li­tés qu’il creuse de manière ver­ti­gi­neuse, aux effets néfastes qu’il est en train de pro­duire à long terme.

En occu­pant la Mon­naie, nous ne deman­dons pas un “assou­plis­se­ment” pré­caire et sélec­tif pour la culture, ni une place pri­vi­lé­giée dans la file des sec­teurs en attente de reprise. Nous ne deman­dons pas que soient dési­gnés les­quels ouvri­ront les pre­miers, en lais­sant le poids de l’ef­fort sur les épaules des autres. Nous vou­lons l’application d’une soli­da­ri­té réelle et déci­sive entre tous les secteurs.

En occu­pant la Mon­naie, nous vou­lons défendre la culture comme bien public, et l’accès à la culture comme droit fon­da­men­tal. L’interdiction de faire culture et de faire public est inac­cep­table. Notre sec­teur a été patient, il s’est mon­tré soli­daire. Nous avons ten­té d’interpeller les auto­ri­tés fédé­rales sur l’urgence de la situa­tion par le biais de cartes blanches et d’actions reven­di­ca­tives, elles y sont res­tées sourdes. Aujourd’hui, nous repre­nons nos droits.

En occu­pant la Mon­naie, bâti­ment fédé­ral et sym­bo­lique, nous vou­lons nous adres­ser au gou­ver­ne­ment et contes­ter la hié­rar­chie de ses priorités.

En ce qui concerne sa ges­tion : nous vou­lons un chan­ge­ment de paradigme.

Nous vou­lons :

  • Obte­nir l’attention immé­diate du gou­ver­ne­ment sur la pré­ca­ri­té de note sec­teur et de pans entiers de la société
  • La reprise toutes les acti­vi­tés por­teuses de lien social. Reprendre notre droit de nous ras­sem­bler, en inté­rieur comme dans l’espace public.
  • Une ges­tion garan­tis­sant en tout temps le main­tien de toutes les acti­vi­tés humaines, en répar­tis­sant le poids des mesures sur l’en­semble de la socié­té, en se basant sur l’éducation et la pré­ven­tion plu­tôt que sur des inter­dic­tions et la répression.
  • L’in­dem­ni­sa­tion et la pro­tec­tion sociale des étu­diants et étu­diantes, tra­vailleurs et tra­vailleuses, avec et sans sta­tut, par des aides immédiates.
  • La reva­lo­ri­sa­tion du sec­teur cultu­rel par son refi­nan­ce­ment massif.
  • Remettre au centre du débat le pro­ces­sus démo­cra­tique dans sa dimen­sion col­lec­tive et sociale, pour enfin abor­der les véri­tables enjeux éco­lo­giques, sociaux, éco­no­miques et poli­tiques que sus­cite la situation.

Nous n’occupons pas pour occuper…
Nous vou­lons faire récit, écrire, racon­ter, partager.

Nous ne pou­vons accep­ter d’être tenus.es dura­ble­ment en dehors de la tem­po­ra­li­té excep­tion­nelle que nous vivons.

Nous occu­pons pour pen­ser, contre­dire, pro­po­ser, nous réunir, enfin. Recom­men­cer à faire par nous-mêmes, en pleine conscience de la situa­tion sani­taire, et dans le res­pect des mesures en vigueur.

Nous enten­dons don­ner voix, sur la place publique, aux récits mino­ri­taires, ceux des per­dants et des per­dantes de la crise, depuis trop long­temps pas­sés sous silence, en pro­po­sant des ras­sem­ble­ments à carac­tère artis­tique et poli­tique sur le par­vis de la Monnaie.

Par cette pla­te­forme nous agi­rons sur le présent,pour sai­sir les ques­tions sociales,écologiques, cultu­relles, éco­no­miques et poli­tiques qu’il nous pose.

Pour sou­te­nir notre action, contac­tez-nous :lamonnaieoccupee@protonmail.com

Contact presse :
Astrid AKAY : 0473 431 097 / Elli MASTOROU : 0494 148 171
lamonnaieoccupee@protonmail.com

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